Les lapins de garenne
La semaine passée en sortant Ilton, j'ai rencontré un voisin qui venait d'enterrer le petit lapin d'appartement de son fils. Cette petite bête avait vécu huit ans. Je comprends l'attachement que l'on peut porter à tous ces animaux de compagnie, et leur perte est toujours un moment de grande tristesse. Du coup j'ai pensé aux lapins de mon enfance, mais ces lapins là étaient les lapins de garenne, des lapins sauvages.
Avec mon père nous avions un rituel : tous les soirs de printemps ou d'été, lorsque le temps le permettait, nous partions voir les lapins. Comme nous habitions à l'orée d'un bois, déjà en quittant la maison, nous en apercevions dans le premier champ. Ils étaient là, grignotant quelques brins d'herbe ou quelques fleurs.
Il faut dire qu'ils avaient bon appétit !
Mais le lieu où nous nous dirigions était particulier : c'était une clairière située au milieu du bois. C'était là la résidence des lapins. Mon père me disait qu'ils vivaient à l'intérieur des terriers. Alors mon imagination d'enfant vagabondait :ces maisons des lapins étaient certainement meublées comme dans mes livres d'images !
Puis, tenant la main de mon père, je marchais à pas de loup. La consigne était très claire : ne faire aucun bruit, aucun geste brusque, si je voulais les apercevoir. Parfois j'étais décue. Ils n'étaient pas là... Mais souvent je les apercevais, au bord de leur terrier.
Il m'arrivait même de les voir, surtout les petits, faisant des cabrioles et jouant ensemble.
Le moment que j'appréciais le plus était celui où mon père me donnait l'autorisation de claquer dans mes petites mains pour les voir déguerpir, et surtout apercevoir leur petite queue blanche !
Aujourd'hui, dans ma région, les lapins de garenne sont presque en voie de disparition. Je n'en vois pratiquement plus jamais lorsque je me promène dans les bois. Les abus de pesticides ont eu raison d'eux.
Alors pour revoir toute une famille, comme par le passé, il me resterait peut-être cette solution !