Quelques pivoines
Il y a deux jours, une voisine à qui j'avais rendu un petit service, m'offrait le thé et sur son meuble de salon trônait une énorme pivoine. En fait elle venait d'acheter le plant et le vent violent avait cassé la fleur. Alors le seul moyen d'en profiter était de la déposer dans un vase.
Nous avons donc parlé de ces pivoines que l'on retrouvait souvent dans les jardins de cottage, ou de curé et qu'actuellement peu de paysagistes utilisent dans les parterres.
Pourtant quoi de plus charmant en Mai que de les découvrir, comme dans ce jardin clos d'un manoir anglais.
les grosses fleurs en boule, rouges ou roses, font un peu penser aux roses, mais n'ont pas leur parfum enivrant.
Ici, la pureté d'une pivoine blanche bien ouverte.
Ou encore pivoines blanches et roses pourpres.
Dans un parterre elles accompagnent les premières roses.
Quelle délicate attention ce serait que de les offrir à une amie, plutôt que les sempiternelles roses.
Ou pourquoi pas encore les disposer en compagnie de tulipes pour un élégant décor de table.
Quand j'étais enfant, à tous les printemps passés dans ma petite école communale, j'apportais à la maîtresse un bouquet de pivoines accompagnées de quelques iris. Je me revois encore cueillir ces fleurs avec ma mère dans la rosée du petit matin. Lorsque ma petite fille Lyra, née il y a quinze jours, sera en âge de m'accompagner au jardin, je prendrai plaisir à lui transmettre tout cet amour des fleurs et des jardins de grand-mères.
" De livre en livre, j'essaie d'aménager ce qu'on appelle un jardin de curé. Vous savez : une explosion silencieuse de roses, de pivoines et de lys, sans oublier les nécessaires herbes folles qui attrapent si joliment l'éphémère lumière du jour. "
Christian BOBIN